Blog It Yourself - Le choix
10 janvier 2022
Cet article fait partie de la série "Blog It Yourself"
Lorsque l’idée de créer un blog pour partager ses passions est venue à ma compagne, la question du choix technique s’est très vite posée. Entre développeurs ("geeks" diront certains), on ne pouvait pas échapper au débat…
Alors oui, depuis des années et pour encore un bon moment, celui qui veut créer son site rapidement a de fortes chances de se tourner vers WordPress. Tout simplement parce que la plateforme a fait ses preuves depuis longtemps et est de loin la plus utilisée. Plus de 40% des sites actuellement en ligne sont basés sur WordPress (source : Kinsta). C’est tout simplement énorme…
La jungle
Pour autant, est-ce que tout le monde a réellement besoin d’une machine de guerre aussi complexe que WordPress ? Et est-ce que tout le monde veut avoir la même interface ou les mêmes failles de sécurité ? Pas si sûr…
Nous voulions éviter l’usine à gaz au rendu standardisé, et c’est ainsi que notre voyage dans le monde merveilleux des CMS a débuté. (CMS = Content Management System, autrement dit un système qui permet de générer et gérer un site web.)
Les CMS pensés pour les blogs
En creusant un peu plus, en filtrant davantage sur ceux qui sont réellement dédiés à la création de blogs, on trouve d’autres solutions, peut-être moins connues.
Il y a le géant Medium qui permet de rédiger des articles et enfin de personnaliser leur apparence depuis quelques mois, mais pas de l’héberger là où vous le souhaitez. Ou encore Squarespace qui propose des sites très visuels, mais en réalité plutôt destinés à des créateurs de contenu graphique.
Le coût
Et puis avant de lancer un site, difficile de savoir si celui-ci va avoir du succès et donc mériter que l’on dépense de l’argent pour le créer, l’héberger et le maintenir. L’un de nos critères non négligeables était donc de trouver une solution gratuite, a minima pour commencer notre voyage.
Mention spéciale pour le look délicieusement rétro de Serendipity, le blog qui se veut volontairement "pas mainstream depuis 2002". Mais, tant qu’à faire, autant rester ancrés dans le XXIe siècle…
Alors, une solution gratuite, oui, mais pas au détriment du rendu final.
La simplicité
Pour faire bonne mesure, nous ne comptions pas nous en tenir à ces critères, il en restait un de taille : la simplicité. Rédiger des articles sur ses passions doit rester un plaisir et une expérience facile. C’est ainsi qu’il fallait une solution proposant un éditeur de texte le plus simple possible.
Et quoi de mieux pour être à l’aise que d’utiliser ses outils favoris du quotidien ? En tant que développeurs, nous avons l’habitude de rédiger de la documentation en Markdown ou Asciidoc, alors pourquoi changer nos habitudes ?
Des solutions existent pour générer des pages web classiques à partir de ces langages, comme Jekyll qui serait le plus populaire ou Hugo qui serait le plus rapide. Le fonctionnement est simple : on définit un template de présentation, on rédige son article dans un fichier texte et le logiciel génère des pages web n’ont plus qu’à être déposées sur un serveur.
On y gagne en rapidité (à peine quelques secondes pour générer un site de plusieurs dizaines d’articles avec Hugo) et en sécurité (impossible de "hacker" des fichiers HTML basiques).
En revanche, même si les communautés sont très vivantes, il n’existe encore que peu de templates réellement modernes et attrayants. Encore une fois, il serait dommage de sacrifier le rendu final du site au nom de la simplicité.
Hébergement
Écrire des articles, que l’on parle de tricot ou de blockchain, c’est partager une partie de soi et de ses idées. Alors autant avoir la main sur ces articles…
C’est ainsi qu’après le critère de gratuité et celui de simplicité, celui de la maîtrise de l’hébergement s’imposait à nous.
Si de nombreuses plateformes proposent d’héberger votre WordPress en fournissant un nom de domaine, des adresses mail et autres services plus ou moins utiles, elles ne vous laisseront pas réellement la main sur vos propres données, vos propres idées, votre propre production…
Et puis, qu’est-ce qui vous protège d’une augmentation de tarif ? De nouvelles conditions quant à l’accès à vos anciens articles ?
Maîtriser l’hébergement de son blog, c’est aussi prendre en charge la responsabilité de la sécurité (configuration, clés d’accès, etc.), ce qui n’est pas totalement anodin et nécessite parfois des connaissances techniques.
Les grands hébergeurs comme AWS ou OVH proposent des offres gratuites qui peuvent souvent suffire à accueillir un blog.
Et pour les plus motivés et équipés, il est bien sûr possible d’héberger son blog chez soi, pour atteindre l’idéal de la maîtrise de ses données !
Notre choix
Finalement, il a bien fallu faire un choix…
Nous nous sommes tournés vers Ghost, un CMS (comme WordPress) à l’éditeur de texte simple et efficace qui offre la possibilité de rédiger ses articles en Markdown ou plus classiquement avec des boutons gras, italique, etc.
Pour commencer, nous avons choisi son thème par défaut qui nous semblait répondre largement à nos besoins, mais notons que de nombreux autres thèmes existent.
Ghost existe en 2 versions :
Payante (cf. tarifs) pour ne pas se soucier de son hébergement, de sa mise à jour et bénéficier d’un support
Gratuite pour laisser la main à l’utilisateur qui souhaite héberger lui-même son site, mais qui doit donc s’occuper de faire les mises à jour, s’assurer de la sécurité, etc.
Nous avons choisi la deuxième option, d’un niveau de difficulté intermédiaire.
Sur les 3 grands critères évoqués dans cet article, Ghost semble bien cocher les cases :
Gratuité : il propose une solution gratuite pour un public légèrement technique
Simplicité : sa devise d’origine était "Just a blogging platform" (par opposition à WordPress qui sait tout faire … à peu près)
Maîtrise de l’hébergement : il se plie très bien à notre envie de garder la main sur nos articles
Il ne restait donc qu’à se lancer et mettre en ligne une première version du blog !
Dans le prochain article, je vous raconte notre mise en place du blog, de son hébergement sur AWS à son optimisation.